Reporter les concours et promotions 2020 après la fin de la crise sanitaire, sans préjudice pour les agents
Reporter les concours et promotions 2020 après la fin de la crise sanitaire, sans préjudice pour les agents
Chère collègue, cher collègue,
Dans les organismes de recherche le printemps correspond à l’époque des concours externes chercheurs et des concours internes et du lancement des campagnes de promotion pour les ingénieurs et techniciens .
Tout le monde comprendra que le confinement n’offre pas des conditions correctes pour les auditions, ni pour les épreuves écrites des concours internes. Il ne permet pas non plus d’envisager des entretiens annuels dans le cadre de la promotion au choix des ingénieurs et techniciens durant cette période exceptionnelle. L’égalité de traitement entre candidats, l’impartialité des concours, la rédaction des dossiers de carrière tout cela serait impossible à assurer dans ces conditions
C’est la raison pour laquelle dès l’annonce du confinement nous sommes intervenus auprès de la Direction du CNRS pour demander le report des auditions des concours chercheurs, les épreuves et auditions des concours internes et ainsi que les campagnes de promotions au choix des ingénieurs et techniciens. (Courrier adressé au PDG du CNRS).
Nous sommes également intervenus dans le cadre d’une réunion en multilatérale (présence de toutes les organisations syndicales) auprès du ministère sur cette question pour demander le report des concours et examens. Cependant, nous sommes attachés à l’établissement d’un nouveau calendrier pour permettre à ces différents examens et concours rendent possible une prise de fonction avant la fin 2020. Nous avons demandé au ministère, de travailler avec les organisations syndicales à l’homogénéisation des pratiques pour tout l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Ceci enfin de faire bénéficier des mesures les mieux « disantes » à tous ses personnels.
A ce jour les réponses de la Direction du CNRS restent insatisfaisantes. Les concours chercheurs sont bien « pour l’instant » reportés au CNRS mais le calendrier reste inchangé pour les concours internes ingénieurs et techniciens et les campagnes de promotion au choix. A contrario, la Direction de l’INSERM a reporté de sa propre initiative toutes les campagnes de concours, sans toucher pour l’instant au calendrier des campagnes de promotions aux choix.
Plus généralement dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), le ministère hésite encore à reporter tous les concours, en particulier pour les enseignants-chercheurs dont la prise de fonction correspond à la rentrée universitaire.
Nous continuons de penser qu’en période de confinement, la seule solution raisonnable est dans tous les cas le report. Nous vivons une période dramatique, où la priorité doit être centré sur la gestion de la crise, la résilience et non la tenue stricte d’un calendrier établi en temps de « paix ». Les directions des établissements doivent prendre la mesure de ce que représente un confinement dans la gestion du quotidien : gérer les enfants, les parents, le stress, la vie dans un espace réduit avec des moyens de communication peu fiables.
Les concours entrants de titulaires et les promotions sont des éléments essentiels de ce qu’on appelle "l’attractivité" du système de recherche pourtant tant dégradé par les politiques de marchandisation et soumission du service public de l’ESR aux intérêts privés que nous subissons depuis vingt ans.
Il est essentiel de continuer à recruter et promouvoir avec les garanties maximales d’impartialité et ce d’autant plus que ces possibilités ont été une fois de plus réduites dans le cadre du budget 2020. C’est ainsi qu’on recrutera au CNRS 240 chargés de recherche cette année contre 300 il y a encore deux ans !
C’est d’ailleurs en plein confinement que le gouvernement a annoncé le 19 mars ses "ambitions" en matière de financement de la recherche (Une prescription totalement inadaptée au diagnostic) Une véritable provocation à l’heure où le grand public peut se laisser impressionner par de grands nombres associés au mot "recherche". Mais où ces sommes ne sont non seulement pas à la hauteur des besoins mais ne laissent entrevoir aucune amélioration sur le front de l’emploi public et de la résorption rapide de la précarité.
Au-delà du sauvetage de la campagne 2020, le SNTRS-CGT exige dès 2021 une programmation de recrutements de titulaires qui correspond à l’équivalent de 50000 emplois à temps plein recherche supplémentaires sur 4 ans entraînant une dépense supplémentaire de 625 millions chaque année.
Il réaffirme aussi qu’il faut revaloriser l’ensemble des carrières en cohérence avec les qualifications et les missions (Pour une loi de programmation qui réponde aux besoins de recherche et aux revendications des personnels).