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Implication de la CGT dans la défense du personnel d’un laboratoire marseillais

lundi 20 novembre 2017

Implication de la CGT dans la défense du personnel d’un laboratoire marseillais

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La CGT (Ferc-sup et SNTRS) a tenu une conférence de presse le 13 novembre 2017 pour porter à la connaissance de tous son action dans la dénonciation de conditions de travail indignes et dans l’aide apportée aux victimes d’agression sexuelle et de harcèlement sexuel dans un laboratoire de recherche marseillais, l’URMITE (Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes).

Notre premier souci, agir sans mettre en danger les victimes :
Il s’agit d’un long travail entrepris sans tambour ni trompette depuis janvier 2017.
Les syndicats CGT sont restés silencieux jusqu’à aujourd’hui pour protéger les victimes et s’assurer que le travail mené ne serait pas étouffé par la hiérarchie du laboratoire. La démarche a été de tout mettre en œuvre pour que la parole se libère sur les conditions de travail mais aussi pour dénoncer des cas de harcèlement et d’agression sexuels.

Il est désormais temps d’exprimer publiquement que la CGT est au côté des personnels en difficulté en les accompagnant dans le respect de leur anonymat. La CGT a été en capacité de déclencher les procédures qui ont permis de faire éclater la vérité. Notre action s’est déroulée tant au niveau local que national et ministériel.

Braver l’omerta qui règne depuis des années dans ce laboratoire :
L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) a audité l’unité URMITE à plusieurs reprises depuis 2008. Lors de ces audits des ITA ont exprimé leur souffrance au travail devant les représentants du comité d’audit. Cela n’a été suivi d’aucun effet.
En janvier 2017, le Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES) a audité les projets des deux unités issues de l’URMITE. Le rapport de l’expert IT de l’HCERES relatant la souffrance des personnels n’a pas été intégré au rapport final. Les deux porteurs de projet ont refusé l’accès de leurs laboratoires aux élus C des instances scientifiques de l’Inserm et du CNRS. Ce refus a entraîné la première action de la CGT, qui a contacté les personnels techniques de l’unité pour leur demander s’ils avaient des problèmes à faire remonter aux tutelles.
Les premiers témoignages d’ITA de l’URMITE recueillis ont mis en évidence le degré de détérioration des rapports au sein de l’unité.
La CGT a donc décidé de proposer aux ITA de rédiger un courrier d’alerte et de demande d’intervention, à l’adresse des CHSCT des quatre tutelles. Le 3 avril, une lettre non signée de 12 personnels ITA de l’URMITE est envoyée aux secrétaires des CHSCT et aux tutelles.
Dès réception de la lettre, les représentants CGT (élus C, représentants des personnels CHSCT) ont alerté les instances représentatives du CNRS, de l’INSERM et d’Aix-Marseille Université pour dénoncer les faits et demander une visite conjointe des quatre CHSCT (CNRS, INSERM, IRD et Université). Devant la gravité des faits dénoncés, cette visite des CHSCT est décidée en urgence, le 7 juillet 2017.

Travailler dans le cadre des outils institutionnels (les CHSCT)
A la suite de la visite du 7 juillet, le groupe de visite a produit un rapport conjoint, validé par les quatre CHSCT, avec de nombreuses préconisations. Ce rapport est accablant, faisant état de non-respect des règles d’hygiène et sécurité, de souffrance et de peur au travail, de manque d’autonomie, de manque de reconnaissance, de conflits de valeurs, de perte de sens.

Accompagner et protéger dans le cadre d’agression et de harcèlement sexuels :
Parallèlement à l’action des CHSCT et à la faveur de relations de confiance, la CGT a amené deux personnels féminins de l’URMITE, victimes l’une de harcèlement sexuel pendant 7 ans et l’autre d’agression sexuelle, à témoigner de ce qu’elles ont subi, devant la Directrice Générale des Services (DGS) et la psychologue de l’’AMU ainsi qu’un élu CGT du CHSCT.
La CGT a alerté à ce moment-là le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur sur le climat délétère à l’URMITE et sur les difficultés rencontrées par les témoins pour témoigner. Un suivi a été mis en place pour protéger les victimes et faire éclater la vérité.
Nous ne ferons ici aucune déclaration sur les faits de harcèlement et d’agression sexuels. Une enquête judiciaire est en cours et nous ne souhaitons en aucun cas interférer avec elle, ou porter préjudice aux personnes qui ont témoigné. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour les aider et les soutenir dans les épreuves qu’elles ont dû traverser depuis que leur parole s’est libérée, et nous continuerons à le faire. Nous saluons ici leur courage qui participe au changement des mentalités.
A la suite du recueil des témoignages des deux victimes, les établissements AMU et CNRS ont assumé leurs responsabilités. L’affaire a été instruite rapidement par le CNRS. Nous avons accompagné et soutenu les victimes lors de la CAP disciplinaire du chercheur incriminé dans ce dossier le 13 octobre 2017.
Le chercheur responsable des harcèlements et agressions sexuels a été révoqué du CNRS, à la suite de la décision prise en CAP disciplinaire (Décision n°DEC172858DRH parue au bulletin officiel du CNRS le 8/11/17). Cette sanction est exemplaire et honore l’établissement.

Et maintenant, la CGT continue son travail :
La CGT a écrit une lettre ouverte à la ministre du MESRI, à la Secrétaire d’état à l’égalité entre les femmes et les hommes et au Ministre de la fonction publique pour demander de reconnaître dans les procédures de CAP disciplinaires de la fonction publique le statut de victimes aux témoins qui viennent affronter leur harceleur lors d’une confrontation. Nous allons travailler ce dossier avec la CGT fonction publique pour faire évoluer les textes en faveur d’une meilleure prise en charge des victimes.

L’INSERM et le CNRS n’ont pas labellisé les unités issues de l’URMITE qui doivent être créées en 2018.

Début octobre, des inspecteurs généraux de l’Inspection Générale de l’Administration de l’Education Nationale et de la Recherche (IGAENR) ont été missionnés par le Ministère pour enquêter sur les faits dénoncés au sein de l’URMITE. La CGT se félicite d’être un des acteurs ayant conduit au déclenchement de cet audit. Prochainement, la Cour des comptes va examiner la gestion comptable de l’URMITE.
Le dossier n’est pas clos, les pressions et les menaces continuent à l’encontre des personnels qui ont osé témoigner auprès de l’IGAENR. Notre travail n’est pas terminé, nous continuerons à défendre les personnels de cette unité tant qu’il y aura des pressions et que les conditions de travail ne se seront pas améliorées.

Nous invitons les personnels qui ont connaissance de faits similaires à se rapprocher du SNTRS-CGT. Libérez votre parole pour que les agissements de prédateurs cessent dans le milieu de la recherche et de l’enseignement supérieur, nous serons à vos côtés.


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"URGENCE : la mise en œuvre du Rifseep entérine les écarts de prime entre universités et organismes !"

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REFUSONS cette injustice !

REFUSONS ce régime de prime inégalitaire entre les établissements mais aussi entre les agents au sein d’un même établissement !

ignez et faite signer la pétition en ligne : http://www.sntrs-cgt.cgt.fr/phpPetitions/index.php?petition=5