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Déclarations de nos élus au Comité Technique du CNRS le 10 février 2021

mercredi 10 février 2021

Déclarations de nos élus au Comité Technique du CNRS le 10 février 2021

Déclaration sur le rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes au CNRS

« Si on peut constater une lente amélioration de la situation, on ne peut se réjouir ou se satisfaire pour autant de la situation, qui, inscrite sur le temps long, ne permettra certainement pas aux femmes actuellement en activité dans notre organisme de profiter des effets des politiques de résorption des écarts entre hommes et femmes en terme de salaire, de promotion ou de niveau de responsabilité.

Dans un système où les femmes subissent encore et toujours les effets d’un temps partiel imposé socialement et économiquement dans la majeure partie des cas, et de manière particulièrement accrue pour les petites catégories, ou encore les conséquences de la maternité sur leurs déroulés de carrière, il n’est pas étonnant d’en trouver trace ensuite dans les écarts de salaires ou de pension en leur défaveur.

Reste qu’en matière de primes, force est de constater encore et toujours que le système discrétionnaire favorise les écarts et bénéficie aux hommes avant tout et sur lequel il y aurait moyen d’agir de manière plus incitative. Le SNTRS-CGT, avait, au passage, rappelé à maintes reprises son opposition à toute forme d’individualisation du salaire et que, quel que soit le genre, à travail égal doit correspondre un salaire égal.

Comme le souligne le rapport, il conviendrait certainement aussi de se doter d’indicateurs afin de déterminer pour chaque grade les écarts de niveaux de responsabilité entre hommes et femmes ou bien encore les écarts quant à l’occupation de fonctions fortement rémunératrices en terme de primes. En ce sens cela pourrait être également intéressant de chercher les causes de l’absence d’amélioration de la féminisation de la fonction de DU ou de l’absence d’une amélioration nette et durable de la place des femmes sur le plan des promotions.

Pour finir, la lecture du rapport nous interpelle aussi quant à la baisse régulière de la proportion de candidates femmes au concours chercheurs et pour lequel nous n’avons pas trouvé d’analyse dans le document présenté. Comment expliquez-vous cette baisse de la proportion des femmes dans les concours CRCN en 2018 et 2019 ? »

Déclaration sur la journée internationale des femmes et des filles de sciences et la place des femmes dans le recherche au sein du CNRS

« Quels sont les points communs entre Henrietta Leavitt, Ada Lovelace, Rosalind Franklin, Marie Curie, Lise Meitner et Jocelyn Belle ? Vous vous en doutez, ce sont des femmes scientifiques, précurseurs en leur temps, et qui ont dû affronter de nombreux préjugés pour pouvoir être reconnues par la société de l’époque et certaines se sont même vu priver de prix et distinctions, y compris de prix Nobel. L’historienne des sciences Margaret Rossiter a théorisé ce phénomène sous le nom de « l’effet Matilda ».

Où en sommes-nous, aujourd’hui, de la place des femmes dans la recherche ?
Moins de 30 % des chercheurs dans le monde sont des femmes. Selon les données de 2014-2016 de l’UNESCO, environ 30 % seulement des étudiantes choisissent des domaines liés aux sciences, technologie, ingénierie et mathématiques dans l’enseignement supérieur, avec des attractivités très différentes d’un domaine à l’autre. Même en sciences humaines et sociales, considérées comme « plus adaptées aux femmes », ce qui ne fait que reproduire un préjugé de longue date, les femmes sont inégalement représentées selon les domaines. En philosophie, discipline « noble » par excellence, liée à la pensée et à la production d’idées, les hommes sont majoritaires ; en littérature par contre, on trouve plus de femmes. Les stéréotypes ont la vie dure.

Le CNRS est aussi impacté par la faible attractivité pour les femmes de certaines disciplines et métiers. Examinons la répartition des IT selon leur branche professionnelle : sciences de l’ingénieur et instrumentation scientifique 12% de femmes ; informatique, statistiques et calcul scientifique 19,7% ; patrimoine immobilier, logistique restauration et prévention 21 ,6%. À l’inverse, 85% de femmes en gestion et pilotage, 65,8% dans les sciences du vivant, de la terre et de l’environnement. Il y a encore du chemin pour que dès le plus jeune âge on valorise les mêmes qualités chez les filles et chez les garçons, pour éviter les premiers effets des inégalités femmes/hommes en matière de choix d’orientation.
Les confinements et restrictions dues à la pandémie COVID ont eu des conséquences inégales sur les femmes et les hommes scientifiques. Quand le travail à distance en mode dégradé s’est installé dans l’urgence, femmes et hommes se sont retrouvés à la maison : charges de travail, de vie quotidienne et de famille auraient dû être partagées. Les femmes ont effectué l’essentiel du travail de « care », prenant soin de la famille mais aussi de leur communauté scientifique. Les études post-confinement montrent bien que cela a été au détriment de leur productivité scientifique, ce qui risque de ralentir leur carrière.

Parlons un peu des écarts de salaire. Malgré des grilles salariales communes de la fonction publique d’État, les rémunérations au sein de nos organismes ne sont pas égales entre les femmes et les hommes (les hommes gagnent 14,8 % de plus que les femmes en 2019). Ce biais est essentiellement lié à un avancement de carrière ralenti, à l’IFSE, au CIA ou, pour les chercheurs, à l’IFSIC en particulier. Mais la différence salariale la plus frappante vise les CDI chercheurs où en moyenne un homme peut percevoir 4017€ et une femme 2815€. Rappelons que s’il y avait l’égalité complète au niveau salarial en France entre les hommes et les femmes cela correspondrait à 6 milliards de plus dans les caisses de la sécurité sociale !
La loi de programmation de la recherche ne fera qu’accentuer la démotivation des femmes qui hésiteront à candidater aux nouvelles chaires de professeur junior qui seront mises en place, ou prendront du retard par rapport aux hommes pour des raisons objectives (maternité par exemple) ou subjectives. Il y va de même pour des « CDI de mission scientifique » qui, contrairement à leur nom, sont à durée limitée et vont précariser davantage les carrières des femmes. L’actuelle direction du CNRS se dit sensible à l’égalité femmes/hommes et à la promotion des femmes, mais quand elle adhère à toutes les mesures de la LPR qui sont de fait défavorables aux femmes, on ne voit pas comment elle va faire pour passer des mots aux actes concrets.

Tous ces phénomènes, s’ils persistent, ne contribueront qu’à accentuer les déséquilibres professionnels entre les hommes et les femmes.

Le SNTRS-CGT entend se battre pour :
• Combattre le système patriarcal, fondé sur une domination des hommes sur les femmes, comme nous combattons toute forme de discrimination
• Abolir les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge pour l’égalité filles/garçons.
• Défendre l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans tous les métiers et à tous les niveaux
• Revendiquer l’égalité salariale et professionnelle
Demain aura lieu la journée mondiale des femmes de sciences, réaffirmons ensemble que les inégalités n’ont rien de « naturel », mais sont le produit d’une société et d’une éducation. Intelligence, talent, appétit pour la connaissance et créativité sont autant donnés aux femmes qu’aux hommes. Mobilisons-nous pour que la moitié de l’humanité trouve la place qui lui appartient de droit dans le monde scientifique et dans la société. »


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"URGENCE : la mise en œuvre du Rifseep entérine les écarts de prime entre universités et organismes !"

URGENCE : la mise en œuvre du Rifseep entérine les écarts de prime entre universités et organismes !

REFUSONS cette injustice !

REFUSONS ce régime de prime inégalitaire entre les établissements mais aussi entre les agents au sein d’un même établissement !

ignez et faite signer la pétition en ligne : http://www.sntrs-cgt.cgt.fr/phpPetitions/index.php?petition=5