Politique internationale du CNRS selon le Contrat d’objectifs 2014-2018 : Une science « monde », mais de compétition
L’une des critiques adressées récemment par le Conseil scientifique du CNRS au contrat d’objectif est que le développement international de la recherche y est envisagé principalement sous l’angle de la « compétition » ou de la « compétitivité », comme si nos collaborations avec les collègues et les équipes étrangers ne peuvent que s’inscrire dans cette logique agonistique, et ne peuvent que participer de la guerre de la connaissance (sorte de corollaire de la « société de la connaissance » ?). L’examen du contrat, tant des parties dédiées à l’international, que des références dans d’autres parties et dans les « objectifs mesurés » à la fin confirme cette approche.
Au mieux redoutant ses « compétiteurs », au pire cherchant à leur damer le pion pour être toujours le premier de la classe, mesurant son rang à coups d’indicateurs chiffrés souvent discutables (les divers classements suivant les facteurs d’impact des revues et articles, dont personne n’ignore aujourd’hui le caractère partiel et partial), le CNRS semble naviguer à vue. Si l’on tient compte de l’objectif ouvertement exprimé de contribuer aux sites universitaires de « visibilité » ou « rayonnement » mondial qui ne seront pas plus nombreux que 10 dans tout le pays, on ne risquerait pas de se tromper beaucoup en disant que le CNRS devient un bon sous-traitant pour des sites en quête de politique internationale.
voir la suite